À l’ère du numérique, nous avons de véritables bibliothèques au bout des doigts.
Quelques jeux de pouces et nous pouvons trouver presque toutes les informations qu’il nous manque pour apprendre, comprendre, s’instruire. D’ailleurs la réponse de nos enfants, plus ou moins jeunes, quand on leur demande s’ils ont bien appris leurs leçons : « mais à quoi ça sert d’apprendre alors qu’il y a tout dans nos téléphones ?! »
Oui, c’est vrai, mais ça n’est pas très pratique, ni très rapide… S’il faut aller chercher sur sa calculatrice les tables de multiplication pour chaque calcul, son code de carte bleue dans ses dossiers à chaque achat, ou utiliser google traduction pour engager une discussion en anglais, ça risque d’être fastidieux. On ne peut pas nier que les outils numériques nous rendent un fier service en nous permettant d’accéder à une multitude de connaissances. Mais dans le quotidien, il vaut mieux avoir notre disque dur bien rempli, ça va plus vite.
Ce qui est encore plus important, c’est qu’apprendre par cœur nous permet d’être plus libre. Ce qui peut paraître contradictoire, allez-vous dire… car nous sommes nombreux à penser que l’automatisation est similaire au réflexe de Pavlov.
Pour comprendre le propos, il faut explorer notre cerveau. Celui-ci contient 4 grande parties, appelés lobes :
- le lobe préfrontal
- le lobe pariétal
- le lobe occipital
- le lobe temporal.
Intéressons-nous plus particulièrement au lobe préfrontal, qui est, en réalité, notre chef d’orchestre : il dirige et va utiliser les 3 autres lobes pour effectuer une tâche. En effet, dans ce lobe se logent nos 5 fonctions exécutives qui nous permettent de raisonner, réfléchir, déduire, décider et se mettre en action (ce que nous appelons une tâche). Quand nous sommes en apprentissage, c’est-à-dire que nous sommes en train d’acquérir une compétence, nous utilisons notre préfrontal qui va diriger les différentes actions pour effectuer la tâche, en sollicitant différentes zones de notre cerveau pour pouvoir la mener à bien. Avant de devenir un expert dans cette tâche, nous serons assez lents, car chaque étape demandera un aller-retour entre le préfrontal et les différentes zones utilisées pour chaque étape.
Un enfant qui apprend à lire, devra passer par de nombreuses étapes :
- repérer chaque lettre,
- se souvenir du son que chacune d’elles fait,
- les sons que plusieurs lettres font ensemble
- associer ces sons les uns après les autres et dans le bon ordre
- une fois tous les sons associés, reconnaitre le mot lu : aller chercher en mémoire le vocabulaire que nous avons appris par cœur depuis notre tendre enfance
Lors de chacune de ces étapes, des connexions entre les neurones se font pour les effectuer. Au fur et à mesure de l’apprentissage, ces connexions vont se stabiliser et s’automatiser pour devenir de plus en plus rapides. Le lecteur expert utilisera ces connexions qui seront devenues automatiques, c’est-à-dire sans utiliser d’aller-retour avec le préfrontal. Ce sera donc plus rapide parce qu’automatisé ! Nous sommes loin du réflexe de Pavlov, ne trouvez-vous pas ?
Il en sera de même pour toutes les connaissances que nous automatisons dans notre cerveau :
- marcher, courir ou faire du vélo
- les mots de vocabulaire pour s’exprimer et pour comprendre une discussion, que ce soit dans sa langue maternelle comme dans une langue étrangère
- les bases de mathématiques pour compter ou résoudre un problème
- les bases d’orthographe et de conjugaison pour comprendre ce qu’on lit ou pour rédiger un texte
- etc…
Toutes ces bases automatisées fluidifient donc nos actions, nos productions, notre réflexion et donc nous permet de prendre une décision de façon autonome : la personne qui a automatisé des gestes précis en tennis aura plus de facilité à mettre une stratégie gagnante face à son adversaire ; il ne fera pas que rattraper les balles qu’on lui lance, il saura envoyer ses balles au bon endroit. De même un élève qui connait bien la différence entre le futur et le conditionnel, comprendra mieux la nuance du propos dans un texte, et saura mieux en interpréter le sens. Enfin, quand nos outils de calculs sont bien automatisés (tables de multiplication entre autres), non seulement nous gagnons en rapidité, mais aussi en réflexion en repérant plus facilement des indices.
D’ailleurs, à ce propos, saviez-vous que la bosse des maths existe ? Si, Si ! On pense souvent qu’elle se situe à l’avant de notre crâne, alors qu’elle se situe, dans les faits, en arrière de notre cerveau. Cette bosse est en réalité une région qui est dédiée à l’apprentissage des tables ! Que ce soit pour les additions, les soustractions, les multiplications ou les divisions. Pour bien comprendre, il faut tout d’abord savoir que le cerveau est fait de bosses et de creux ; les creux sont appelés sillons, et les bosses girus. Au niveau du pariétal, zone du cerveau situé sur le haut du crâne (cf. le schéma du cerveau plus haut), il existe un girus, appelé Girus angulaire qui s’active quand on utilise les tables apprises par cœur. Attention, on parle bien de « par cœur » : c’est-à-dire que la réponse est automatique, donc extrêmement rapide, et non pas une réponse de calcul mental fait rapidement. Des études ont montré que tous les « forts en maths » ont ce girus très actif. Ce qui veut dire qu’apprendre les tables de calculs de façon automatisée permet en quelque sorte d’activer la bosse des maths. Vous voyez là un intérêt certain au fameux « apprendre par cœur », non ?
Automatiser nos connaissances nous permet d’être plus autonome, plus agile dans notre réflexion, donc plus libre dans nos décisions ! C’est bien ce but que nous visons avec Eleph’Ant : transmettre une méthode simple et facile pour mémoriser, permettre ainsi aux apprenants de prendre confiance en eux, d’avoir une bonne capacité d’analyse. Tout ce qu’il faut pour un esprit critique affûté !